Casablanca – L’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) promet d’accompagner les investisseurs et exportateurs marocains dans leurs démarches pour s’ouvrir au marché sénégalais, a indiqué la présidente de la commission Afrique de l’ASMEX, Saloua Karkri Belkeziz.
“Pays proche du Royaume, le Sénégal engendre de l’engouement dès qu’il s’agit d’évoquer ses opportunités d’investissements que nous espérons voir se traduire sur le terrain en véritables grands projets”, a relevé Mme Karkri, qui intervenait lors d’un webinaire initié mercredi par l’ASMEX en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting sous la thématique “Doing Business with Senegal (Secteur agroalimentaire)”.
Pour sa part, l’expert Philippe Cordier a souligné l’orientation franche du Sénégal de faire évoluer son secteur agroalimentaire, grâce aux investissements des Marocains avec qui le Sénégal noue des liens historiques, culturels et économiques.
Des relations fortes qui se traduisent dans une centaine d’accords et conventions qui couvrent plusieurs secteurs clefs, précise le communiqué, qui note qu’en février 2004, le Royaume et le Sénégal ont acté une convention de non double imposition pour encourager les investissements africains et donner un nouvel élan à la coopération sud-sud qui lie les deux pays.
Aujourd’hui, des acteurs marocains sont grandement investis dans les différents secteurs au Sénégal (aviculture, agriculture, industrie etc.). La création en 2015 du Groupe d’impulsion économique (GIE) pour assurer la coordination et la pérennisation des relations d’affaires entre le Royaume et le Sénégal a renforcé les échanges commerciaux entre les pays.
Aujourd’hui en voie de développement, le Sénégal offre plusieurs opportunités d’investissements et espère faire du secteur agroalimentaire un levier important de son économie, surtout que le fort potentiel de ce secteur reste inexploité selon les experts qui évoquent un PIB de 27, 6 milliards de dollars pour un marché de 16, 7 millions d’habitants en constante évolution, poursuit l’ASMEX.
En effet, l’agriculture à elle seule constitue 30,1% des emplois du pays, alors que sa valeur ajoutée au PIB est estimée par la Banque Mondiale à 15,8%. L’agroalimentaire est donc un secteur à grands enjeux qui crée plus de 600.000 emplois directs et indirects.
Bien qu’il soit sous-exploité, le secteur agricole emploie 55% de la population active sénégalaise (6,9% du PIB), alors que l’élevage concerne 3 millions de personnes. Pour sa part, la pêche emploie 97.000 personnes. Un secteur à fort potentiel donc, qui contraste avec l’activité agro-industrielle du pays qui compte 573 unités agro-industrielles (17,5% du PIB).
“Le pays produit tout au long de l’année des fruits et légumes, mais leur transformation se fait au ralenti. Pour nos jus de fruits ou autres, on importe. Ce qui est dommage compte tenu du grand potentiel du secteur”, indique Bassirou Mané, expert agro-alimentaire sénégalais,
Ce cas de figure s’applique aussi au secteur de la pêche, a-t-il dit, appelant les industriels marocains à investir et apporter leur expérience au marché sénégalais.
Ce spécialiste du secteur agroalimentaire sénégalais a énuméré les nombreux avantages de son pays, en répartissant sa superficie de 196.710 km² en trois zones. La zone nord, forte de sa façade maritime et de son fort potentiel en terme de pêche et d’eau utilisable pour l’irrigation grâce à son fleuve et le lac Guiers mais dont le coût élevé des aménagements hydro-agricoles (leur insuffisance et vétusté à cause du manque d’entretien) décourage les investisseurs.
M. Mané a dans ce sens fait savoir que les zones centre/sud présentent quant à elles d’importants avantages en termes de densité de population et concentration de l’activité économique malgré un accès à l’eau parfois limité dans certaines régions.
Le Sénégal s’ouvre aux investissements en accordant la priorité à des secteurs clefs, en l’occurrence le secteur primaire et activités connexes ( agriculture, pêche, élevage et activités de stockage, de conditionnement et de transformation des produits locaux d’origine végétale, animale ou halieutique, industrie agroalimentaire) et les secteurs sociaux (santé, éducation-formation), a-t-il noté.
Il s’agit, également, des services (montages, maintenance d’équipements agricoles et industriels et télé-services), les activités manufacturières de production ou de transformation, l’Extraction ou transformation de substances minérales et le secteur du tourisme, aménagements et industries touristiques et autres activités hôtelières.
Il est également question des industries culturelles (Livre, disque, cinéma, centres de documentation, centre de production audiovisuelles etc.) les infrastructures portuaires, aéroportuaires et ferroviaires, ainsi que la réalisation de complexes commerciaux, parcs industriels, zones touristiques, cyber-villages et centres artisanaux.
Les rencontres Doing Business avaient pour but d’observer de plus près les différentes opportunités d’investissements et d’échanges commerciaux que présente le continent dans toute sa diversité, rappelle l’Association.