Rabat – La pandémie de Covid-19 a, sans aucun doute, changé notre vie quotidienne, nos habitudes, nos interactions, notre usage d’Internet et celui des réseaux sociaux en particulier. Ces derniers existaient bien avant, mais leur utilisation a radicalement évolué à l’ère du coronavirus.

En effet, depuis l’apparition du virus, les plateformes sociales ont connu une hausse considérable aussi bien de leur utilisation que de l’engagement de leurs utilisateurs (user engagement).

Des croissances annuelles de 13% et de 9,9% ont été enregistrées respectivement en 2020 et 2021, avec à la clé un nombre d’utilisateurs qui a dépassé, en octobre dernier, la barre des 4,5 milliards, selon le nouveau “Digital Report 2021” publié par Hootsuite et We are Social.

Confinement oblige, plusieurs se sont tournés vers les réseaux sociaux comme échappatoire et moyen de divertissement, mais pas que. Instagram, Facebook, Twitter, … sont devenus des lieux de rencontre, des centres d’éducation, des magasins et boutiques virtuels et un espace de prédilection pour s’informer, informer et sensibiliser.

Cependant, rester informé sur les réseaux sociaux n’est pas sans risques. Les internautes sont, en effet, inondés par un déluge d’informations qui circulent sur leurs écrans et applications mobiles au point que démêler le vrai du faux devient parfois très difficile.

Selon l’OMS, parallèlement à la pandémie du Covid-19, nous vivons également au rythme d’une “infodémie” où la propagation des fausses informations, amplifiée par les réseaux sociaux, s’avère être autant plus menaçante que le virus lui-même.

Cette montée fulgurante des inquiétudes autour des “fake news” est évoquée dans le dernier “Digital News Report” de l’Institut Reuters qui affirme que 58 % des personnes interrogées avaient peur d’y être confrontées en 2021 et avec le Covid comme tête de liste des sujets concernés par la désinformation (54 %).

Évidemment, les plateformes sociales sont largement montrées du doigt en tant que propagatrices de “fake news”. Facebook arrive en tête avec un taux de 28%, suivi de WhatsApp (15 %), Twitter (6 %) et YouTube (6 %), selon le même rapport.

Néanmoins, la pandémie a révélé au grand jour le rôle positif et avantageux des médias sociaux, malgré leur réputation négative, à même de devenir essentiels pour une consommation plus détaillée, personnalisée et participative de l’information.

Une vague de sensibilisation et de leadership communautaire a aussi prévalu sur les réseaux sociaux avec plusieurs hashtags (#Stayhome, …) et messages appelant à la lutte anti-covid.

De plus, la pandémie a bouleversé le monde du commerce et du marketing. À une époque où toutes les interactions étaient digitales, quelques entreprises se sont orientées vers les réseaux sociaux pour fidéliser leurs consommateurs, alors que d’autres ont dû changer de “business plan” et miser sur la digitalisation pour assurer leur survie.

Ce passage vers le commerce électronique, associé à la hausse de l’utilisation des réseaux sociaux, a donné naissance à de nouveaux modes de commercialisation au point que les entreprises ont saisi l’importance d’exploiter et de tirer profit des nouveaux comportements des consommateurs sur ces plateformes.

Dans ce sens, Henk Campher, le vice-président du marketing corporate chez Hootsuite note que “Chaque seconde, 14 personnes créent un nouveau compte sur les réseaux sociaux et, dans le contexte de la distanciation physique, la nécessité pour les marques de se réinventer, de s’adapter et de se réorganiser pour suivre les changements des modes de vie et des attentes des consommateurs ne fait que grandir”.

En somme, les réseaux sociaux ne sont certainement pas prêts de disparaître. Avec des utilisateurs plus actifs et interconnectés que jamais, 2022 semble être une autre année importante pour ces plateformes, le e-commerce ainsi que pour le monde de l’information et des médias en ligne.

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